Publications

« Depuis près de cent trente ans, nous ajoutons à notre nom, nous les Gillès, le beau nom « de Pélichy ». Mais qui parmi nous sait encore ce que recouvre ce nom ? Et si nous-mêmes l’avons oublié, que dire des autres, de nos parents et alliés, des personnes étrangères à notre famille ?

Le nom de Pélichy n’est pas celui d’un fief, d’une terre ou d’un château que les Gillès auraient possédé autrefois. C’est tout simplement le nom d’une famille alliée à la nôtre au XIXe siècle : notre ancêtre Louis Gillès (1798-1876), Sénateur et premier Baron de son nom (1842), a épousé Marie de Pélichy. A cette époque où il est d’usage, à Bruges, pour les hommes mariés, de porter son nom conjointement avec celui de son épouse, Louis se nomme habituellement Gillès de Pélichy et il est connu comme tel dès son mariage en 1828. Plus tard, en 1842, le Roi Léopold Ier lui accorde le titre de Baron au port de ses armes écartelées avec celles de Pélichy. Beaucoup plus tard enfin, en 1872, il obtiendra d’ajouter officiellement à son nom Gillès celui de Pélichy comme gendre du Baron Jean de Pélichy, sénateur et bourgmestre de Bruges.

Tous les Gillès de Pélichy descendent de cette alliance.

Notons que les Pélichy ont toujours tenu à écrire leur nom sans accent aigu; les actes de l’état civil et les patentes de Charles VI observent cette règle. Les Gillès ont pris l’habitude, depuis l’adjonction de nom, d’écrire Pélichy avec accent. Le présent ouvrage tient compte de ces deux orthographes.

La famille de Pélichy n’était pourtant pas sur le point de s’éteindre, bien au contraire. Certes, le Baron Jean de Pélichy n’avait qu’un fils prêtre et une fille Marie, épouse Gillès, de sorte que sa branche était en effet vouée à disparaître à court terme. Mais Jean de Pélichy avait deux frères, auteurs l’un d’une branche hollando-belge, l’autre d’une branche autrichienne, qui ont continué de se développer. En Autriche, le nom von Pélichy s’est éteint en 1918. Par contre, c’est tout récemment, en 1994, que la dernière représentante de la branche belge est décédée.

Les Gillès de Pélichy sont désormais seuls à porter le nom de Pélichy, même s’ils ne sont pas les seuls à descendre de cette famille : aussi bien en Belgique qu’en Autriche, les Pélichy ont laissé des descendances par les femmes.

L’un de ces descendants, notre cousin Georges de Hemptinne, s’intéresse de longue date à sa famille maternelle. Depuis des années, il a rassemblé documentation, souvenirs de famille, portraits et archives sur les Pélichy. Il a parcouru presque toute l’Europe pour retrouver leurs actes d’état civil, leurs tombes, leurs demeures, les moindres traces qu’ils pourraient avoir laissées. A deux reprises, il nous a gratifiés d’une généalogie dactylographiée des Pélichy, nous laissant entrevoir tout l’intérêt que pourrait présenter une étude historique plus approfondie de cette itinérante famille. Sa parfaite connaissance du néerlandais et de l’allemand lui a permis d’entrer en rapport avec les milieux généalogiques des Pays-Bas, d’Allemagne et d’Autriche, de collaborer aux grandes publications nobilaires néerlandaises et allemandes, et d’obtenir en retour des données qui ont enrichi sa connaissance des Pélichy.

Entre-temps, l’abbé Fernand Van de Velde, descendant des Pillecyn, a effectué de son côté, avec l’aide hautement appréciée de Willy Stevens, de Knesselare (Flandre-Occidentale), d’importantes recherches généalogiques, en grande partie inédites, qui l’ont amené à établir une communauté d’origine avec nos Pélichy au XVIIe siècle. Il a patiemment reconstitué la parentèle de ce Georges (Jooris) Pélichy, fils de Claude, marchand d’origine de Savoie qui, le premier de la ligne directe, est venu se fixer en Flandre. Il a très gracieusement autorisé les auteurs à utiliser sa vaste documentation sur les premiers Pelisy ou Pilisy et leurs proches collatéraux. Nous lui devons beaucoup, surtout pour le chapitre premier, et nous lui en exprimons ici toute notre gratitude.

Les descendants de Jean, l’un des fils de Georges, sont devenus Barons de Pélichy en 1726. Ils ont vécu pendant trois générations aux Pays-Bas septentrionaux (Amsterdam, Utrecht, La Haye) tout en restant foncièrement catholiques romains, avant de revenir dans les Pays-Bas méridionaux au XVIII^e siècle. En ce sens, ils ont suivi un cheminement assez semblable à celui des Gillès, originaires du Tournaisis, fixés longtemps dans le Nord des Pays-Bas, puis revenus dans le Sud (Anvers, Iseghem, Bruges).

D’abord marchands d’envergure internationale, les Pélichy ont donné des officiers au service d’Espagne et d’Autriche, des gens de robe aussi bien en Hollande qu’en Flandre, une artiste peintre récemment choisie comme sujet d’un mémoire de licence en histoire de l’art par Malvina Buonocore à L’Université de Louvain (K.U.L.).

On y rencontre encore un ministre du roi Guillaume I^er des Pays-Bas, un membre du Congrès national de Belgique, sénateur bourgmestre de Bruges, deux officiers dans les armées autrichiennes en lutte contre Napoléon, deux généraux autrichiens, chevaliers de l’Ordre Teutonique, deux colons au Congo belge, etc.

Leur histoire est un peu la nôtre, tant le nom de Pélichy est aujourd’hui assimilé à celui des Gillès. L’histoire généalogique des Gillès et Gillès de Pélichy, par le Baron Charles Gillès de Pélichy, a déjà connu deux éditions. Notre Association familiale a donc estimé qu’il était temps de creuser l’histoire de cette étonnante famille de Pélichy, dont nous portons le nom et les armes.

Nous avons demandé à Hervé Douxchamps, déjà auteur de nombreuses histoires familiales, de complèter encore, si possible, notre documentation et, surtout, d’écrire l’histoire des Pélichy. Ce livre, il l’a rédigé au départ des travaux de Georges de Hemptinne et de l’abbé Van de Velde, de nos archives familiales et d’archives publiques non encore exploitées, ainsi que d’une série de travaux publiés ces dernières années.

Parmi ceux-ci, épinglons les beaux et très intéressants ouvrages de Jean-Marie Lermyte sur le château d’Iseghem (hérité ensuite par les Gillès) et de Johan van Os sur Turksweert, fief des Pélichy en Gueldre néerlandaise. Ces deux auteurs dépassent de loin le cadre de simples monographies locales. L’un et l’autre ont en effet approfondi de manière significative les biographies des Pélichy liés à ces propriétés.

On relira ici avec plaisir le récit, plein de verve, d’Emmanuel de Lophem sur l’attentat manqué du pont de la Demi-Lune, visant François (I) de Pélichy, à Amsterdam, haut magistrat et futur ministre du royaume des Pays-Bas.

Georges de Hemptinne et Hervé Douxchamps ont pris leurs distances par rapport à la bibliographie ancienne, largement périmée, des vieux Annuaires et des grands « nobilaires » (Goethals, Poplimont, Van Dycke, Dhont-de Wapenaert, Van der Heyden, etc.). Tous ces compilateurs recopient les mêmes erreurs et aucun ne donne de sources. Cette fois, nos deux auteurs ont eu à coeur de contrôler par eux-mêmes la plupart des actes, quels qu’ils soient, sur pièces, ce qui leur a permis non seulement de corriger une foule d’inexactititudes, mais aussi de complèter notablement l’histoire généalogique des Pélichy. Et bien entendu, ils indiquent leurs références, ce qui est le propre de tout travail scientifique bien mené.

C’est donc le fruit de cette collaboration entre deux chercheurs, que j’ai le plaisir de présenter, tant aux Gillès de Pélichy qu’à tous ceux qui s’intéressent à une famille qui a connu un destin international pendant quatre siècles.

Pour leur époque, les deux éditions de l’histoire des Gillès étaient remarquablement illustrées. A cet égard et surtout à present où l’image règne en maître sur les textes, un livre sur les Pélichy ne pouvait rester en déça de l’Album Gillès. Nous n’avons donc pas lésiné sur l’iconographie, d’autant plus que notre famille a recueilli de nombreux portraits et souvenirs de la famille de Pélichy. A ce propos, j’exprime ici ma reconnaissance envers mon frère Emmanuel pour les renseignements qu’il nous a fournis sur les tableaux Pélichy se trouvant à « La Houssière ». Beaucoup d’entre eux sont reproduits ici pour la première fois.

Je tiens, personnellement et au nom des membres de notre Association familiale, à remercier chaleureusement Georges de Hemptinne et Hervé Douxchamps pour leur travail remarquable qu’ils ont accompli. Le présent ouvrage constituera, j’en suis certain, une référence précieuse pour les historiens et les chercheurs de l’avenir.»

Baron Miguel Gillès de Pélichy
Président de l’Association familiale Gillès de Pélichy et de Gillès

Description:

Cet ouvrage, qui se veut autant un livre de généalogie et d’héraldique qu’un livre d’art, offre un fascinant voyage à travers cinq siècles d’histoire du portrait et montre la très grande diversité des utilisations de l’art héraldique.

Pas moins de 182 portraits (67 familles concernées), certains peints par de grands noms comme Pierre-Paul Rubens, Caspar Netscher et Govert Flinck, sont reproduits. Ils donnent également un aperçu de l’histoire du costume depuis le début du XVIe siècle.

Les représentations d’armoiries (254 familles concernées), peintes sur des parchemins, de la vaisselle, des menus, des vitraux et des obits, brodées sur des tapisseries, gravées sur des argenteries et des boutons de livrée, sculptées sur pierre, sur bois et sur bronze, illustrent les nombreuses manières dont l’héraldique peut s’intégrer dans la vie quotidienne.

Des tableaux généalogiques permettent de visualiser les liens entre les personnages. Ils sont complétés par des notices biographiques.

L’ouvrage est divisé en deux parties:

1. La famille Gilles, Gillès de Pélichy et de Gillès

2. Les principales familles ascendantes

Commander ce livre à l’Office Généalogique et Héraldique de Belgique:

http://oghb.be/recueils/iconographie-de-la-famille-gilles-de-pelichy-et-des-principales-familles-ascendantes